vendredi 8 mars 2013

Enquête sur le Lorient-Express, partie 1.

Voici une histoire qui devait figurer dans le recueil de nouvelles. Je n'ai pas réussi à transfomer celle-ci pour un public adulte, alors je vous livre la version Jeunesse.



Enquête sur le Lorient-Express
 
- Mesdames, messieurs, en raison de la neige amassée sur la voie, le train est dans l’incapacité de continuer son chemin. Nous allons donc rester à l’arrêt pour une période encore indéterminée. Veuillez-nous excuser pour ce désagrément indépendant de notre volonté. Nous laisserons les lumières allumées mais allons immédiatement couper l’électricité pour économiser le peu d’énergie qui reste au train.

Le message grésillant est accueilli avec colère par certains passagers :

- Quelle honte ! Pour une fois qu’ils ne sont pas en grève !  Et voilà, encore une fois la Compagnie Ferroviaire n’a pas anticipé ! C’est bien la France ça, quelques flocons et le pays est paralysé !

Sauf que ce ne sont pas quelques flocons qui empêchent la circulation des trains, mais un épais tapis neigeux qui prendra sûrement des heures à être déblayé ! Il est rare qu’il neige en Bretagne, et les communes environnantes ne possèdent évidemment pas le matériel nécessaire à une solution rapide. Ainsi, le train qui assure la liaison Lorient-Nantes est bloqué en plein pays breton !

Dans un wagon, un groupe d’enfants semble être gagné par l’agitation liée à l’arrêt subit du Lorient-Express. Les questions fusent et la pauvre maîtresse semble affolée. Elle essaie de répondre à tout le monde, mais en vain.

-Vivement que je me retrouve dans mon lit ce soir, se dit-elle, et que ce maudit voyage scolaire soit terminé !

Amusé, un petit homme à lunettes observe la scène. En fait, ce ne sont pas des lunettes mais des lorgnons, des lunettes sans montures posées sur l’arête de son nez et qui semble tenir par miracle. Cet homme semble sorti d’une autre époque : il porte un petit chapeau et d’impeccables moustaches. Sa tête en forme d’œuf respire la ruse et la réflexion. Il répond à l’étrange nom d’Hercule Poireau et exerce le métier de détective. Il est actuellement en vacances et parcourt la France à la recherche d’énigmes tordues à résoudre.

 Le contrôleur fait irruption dans la voiture et annonce :

- Si vous voulez, vous pouvez aller vous dégourdir les jambes dehors. Mais ne vous éloignez pas trop quand même.

Sous l’effet de cette annonce, c’est le branle-bas de combat. Tout le monde s’habille et s’agglutine vers la sortie. Une fois dehors, les voyageurs effectuent quelques pas. Le groupe d’enfants joue dans la neige sous l’œil désabusé de leur vieille institutrice. Hercule Poireau est descendu lui aussi, il s’aère l’esprit en observant la campagne environnante. Les champs sont immaculés, le bétail a été rentré et les animaux sauvages sont restés au chaud. Ce calme n’est troublé que par le tintement, au loin, d’une cloche qui sonne midi.

Le détective est sorti de sa torpeur par des pleurs émanant d’une petite fille aux tresses blondes et dont le visage est parsemé de taches de rousseur. Celle-ci se plaint de la disparition de sa console portable. Péniblement, elle articule :

- Maîtresse, en allant la chercher à ma place, je n’ai pas trouvé ma SPS. J’ai cherché partout, même sur les sièges près du mien. Mes parents vont me tuer si je ne la ramène pas.

La maîtresse fait venir les trois enfants qu’elle a autorisés à monter avant Sonia. Elle les interroge mais tous trois nient s’être emparés de la console. Intrigué par l’affaire, Hercule Poireau a tendu l’oreille et s’est tenu au courant de l’histoire. Voyant la maîtresse complètement impuissante et peu pressée d’élucider cette affaire, il se permet d’intervenir.

- Excusez-moi. Je me présente : Hercule Poireau, détective international actuellement en vacances. J’ai cru comprendre qu’un objet a été dérobé, n’est-ce pas ?

- Oui, intervient la fillette. Ma console portable, la toute dernière, la SPS avec écran digital et qui fait appareil-photo.

- Pourriez-vous m’aider à élucider cette histoire de vol, détective ? Je dois surveiller les autres enfants. Je vous confie ceux-ci ?

- Avec plaisir, Madame, avec plaisir.


à suivre...

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