- Qu’es-tu allé faire dans le train ?
Le garçon murmure ces deux phrases en regardant le
bout de ses chaussures :
- Je suis allé récupérer mon bonnet à ma place, ça
n’a duré que quelques secondes car mon siège est près de la porte et très
éloigné de celui de Sonia. D’ailleurs, mon bonnet est sur ma tête en ce moment.
- Très bien, merci jeune homme.
Il se tourne maintenant vers une petite fille à
l’air très assuré, Caroline. Elle
regarde le petit homme droit dans les yeux.
- A toi, pourquoi es-tu montée ?
- Moi ? C’est très simple. Je suis allée
brancher mon lecteur MP 3 sur la prise électrique située près de mon siège, au
bout du wagon.
- C’est tout ?
- Oui, j’ai vérifié qu’il se rechargeait bien, puis
je suis redescendue immédiatement. Il est encore là-haut en train de finir de
charger. D’ailleurs, puis-je aller le récupérer, monsieur l’agent ?
- Pas encore. Et je ne suis pas policier, mais
détective. Tu peux m’appeler monsieur Poireau si tu veux.
- Très bien, minaude-t-elle. Monsieur POIREAU, c’est
bizarre comme nom !
Elle pouffe de rire, très contente d’elle. Le
détective se tourne alors vers le dernier suspect, Edouard. Le petit garçon
porte des vêtements très usés et trop petits pour lui. Il a les cheveux
hirsutes et mal coupés, sa famille ne doit pas rouler sur l’or. Il ne possède
sûrement pas d’appareil perfectionné comme l’engin en question, pense Poireau.
- Et toi mon garçon ? - Je suis allé chercher ce livre.
Il montre rapidement l’ouvrage à l’inspecteur : un roman policier.
- Un livre ? Pour lire debout, le long d’un train, en pleine campagne ?
- Oui, j’adore la lecture.
- Je vois. J’en ai fini avec vous, je vous remercie,
allez retrouver votre enseignante.
Hercule Poireau s’éloigne un peu et se résume les
trois témoignages qu’il vient de recueillir. Qui est le coupable : le
petit garçon nerveux et incapable de le regarder en face, la fillette insolente
ou l’enfant qui affirme vouloir lire debout dans la neige pendant que les
autres jouent ?
Le petit homme triture sa moustache, signe d’intense
réflexion chez lui. Soudain, un immense sourire éclaire son visage. Il a
trouvé ! Il fait venir Sonia, les suspects et la maîtresse.
- Enquête résolue ! Je sais qui a pris la
console, c’est le seul suspect qui a menti…C’est … Caroline !
Tout le monde se tourne vers elle. Se sentant
acculée, elle éclate en sanglots et extirpe la SPS de sa poche de manteau et la
rend à sa propriétaire en prenant soin de ne pas croiser son regard. La
maîtresse, incrédule, congédie les trois enfants en promettant une grosse
punition à la voleuse. Elle demande :
- Comment saviez-vous qu’elle avait menti ?
- C’est bien simple, Madame. Elle affirmait avoir
branché son lecteur MP 3 à une prise pour le recharger. Cela est impossible,
pour la simple et bonne raison que l’électricité a été coupée dans le wagon dès
notre arrêt !
- Ah oui, c’est vrai ! Euh… Merci !
- De rien Madame, ce fut un réel plaisir.
C’est un Poireau content de lui qui se retourne pour
arpenter le bord de la voie ferrée, à la recherche d’un autre mystère.
Toutefois, une chose le chagrine dans cette enquête car il sait qu’il n’a pas
saisi tous ses éléments. Pensivement, triturant à nouveau sa moustache, il
marmonne :
- Console portable SPS… ou PSS… lecteur MP 3…
mais que sont ces étranges objets ?
FIN
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