l'écriture avance... je vous propose un extrait de La fée contrariée,
Ces lignes sont les toutes premières de l'histoire.
A bientôt!
Emmanuel
Quelle
plaie ! Comme tous les matins depuis huit ans maintenant, mon horrible
réveil rose bonbon me sort du sommeil pour m’intimer d’aller à l’école. Mais pas
n’importe quelle école, attention messieurs-dames ! Une école de
fées….beeeeeeeeeeurk ! J’en ai vraiment horreur.
Ma
famille est une famille de fées depuis la nuit des temps. J’ai même un illustre
grand-père nommé Sacrilus qui figure sur nos pièces de monnaie ! En tant que
fille, on attend de moi que je sois un exemple de douceur et de gentillesse… et
c’est très dur, croyez-moi ! Mes
parents savent que je ne suis pas l’ange qu’ils attendaient et s’appliquent à
faire de moi, Séréna Blackwood, une fée irréprochable. Ainsi, dès mes sept ans,
j’ai été envoyée à la plus prestigieuse école du pays, l’Institut Clochette. Là
se pressent chaque jour des centaines d’apprenties-fées toutes ravies de leur
sort. J’ai l’impression d’être parfois la seule à y aller en traînant des
pieds !
Nous
avons là-bas toutes sortes de cours destinés à faire de nous des fées somptueuses
et parfaites. Des cours de magie ou de potion évidemment, mais essentiellement
des cours ennuyeux tels que :
-
Diction, 3 heures par semaine : une fée doit parler en articulant et d’une
voix pure comme la lumière des étoiles.
-
Chant, 5 heures par semaine : une fée doit savoir chanter d’une voix
délicate, telle la rosée du matin.
-
Vocabulaire, 4 heures par semaine : une fée doit s’exprimer dans un
langage châtié, poétique et précis.
-
Mode, 6 heures par semaine : une fée doit être vêtue impeccablement,
uniquement de bleu ou de blanc. Les modèles doivent être régulièrement
renouvelés pour être à la pointe de l’élégance.
-
Couture, 2 heures par semaine : une fée doit pouvoir raccommoder et
rapiécer ses chapeaux, capes et sandales.
Tous
ces cours me rendent malade, mais malade à vomir tripes et boyaux !
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